Kunstankäufe

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Frédéric Clot, (*1973, Saint-Loup), Antichambre (ou La Grande Collection), 2011, crayon au graphite sur papier Fabriano. Musée Jenisch Vevey

 

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Friedrich T. Gubler de Oskar Kokoschka

En 1953, Oskar Kokoschka s’installe à Villeneuve, sur les rives du lac Léman. Son aménagement en Suisse est rendu possible notamment grâce à son ami de longue date Friedrich T. Gubler, avocat et journaliste à Winterthour. Ce dernier lui fournit un conseil juridique et l’aide à obtenir un permis de construction et de séjour en Suisse. Kokoschka lui fait cadeau de son portrait en guise de remerciement. En tant que rédacteur en chef de la « Frankfurter Zeitung », Friedrich T. Gubler fait valoir son influence pour faire connaître l’artiste, en particulier en publiant un article sur l’art de Kokoschka dans son journal et en lui procurant des commandes de portraits. Il est représenté ici dans sa fonction d’intellectuel, lunettes et documents dans les mains, portant un veston bleu, sans doute sa tenue professionnelle. Kokoschka a également réalisé le portrait dessiné de la mère de Friedrich T. Gubler ainsi que de son épouse, Ella Gubler-Corti, ce qui témoigne de sa proximité avec la famille.

 

La Petite Bohémienne espagnole de Rembrandt

Le sujet de cette gravure est tiré de La Petite Gitane, une nouvelle de Miguel de Cervantès publié à Madrid en 1613. Rembrandt a illustré l’adaptation hollandaise de cette histoire, publiée en 1643 et jouée dans les théâtres d’Amsterdam jusqu’en 1750. Le récit était déjà connu aux Pays-Bas dès les années 1630 : le peintre Jan Lievens s’était appuyé sur une traduction française pour représenter la Gitane voyante.

 

Cervantès relate l’histoire de Preciosa, enlevée dans l’enfance par une vieille bohémienne pour l’intégrer dans sa troupe. Elle la fait passer pour sa petite-fille, lui enseigne la danse et le chant, et elles se produisent avec succès dans toute l’Espagne. La gravure représente le moment où Preciosa questionne la vieille femme sur les coutumes des Bohémiens. Les deux figures s’opposent : l’une jeune est habillée d’un noble costume, l’autre âgée, s’appuyant sur un bâton, porte des vêtements usés. Rembrandt donne ainsi une image de la transmission des savoirs anciens.

Cet exemplaire a été prêté pour l’exposition Dürer et Rembrandt - La collection Pierre Decker. Il correspond aux critères de qualité définis par le collectionneur Pierre Decker (1892-1967) : dans un très bon état de conservation, il présente un encrage aux noirs intenses, et connait des provenances prestigieuses. Une marque de collection au verso indique notamment son passage chez les princes du Liechtenstein.

 

De son vivant, Pierre Decker n’est jamais parvenu à acheter une épreuve de La Petite Bohémienne espagnole car cette estampe passe très rarement en vente. Elle figure ainsi parmi la liste d’œuvres qu’il cherche encore dans sa lettre à un destinataire inconnu en février 1967. Seule une petite quinzaine de tirages sont connus aujourd’hui. Dans l’attente de pouvoir acquérir une impression d’époque, la Commission Decker avait reçu en don une reproduction en héliogravure de Charles Amand-Durand (1831-1905), conservée à titre documentaire.

 

Suite à l’exposition Dürer et Rembrandt - La collection Pierre Decker, la Commission Decker a pu acquérir le tirage présenté à cette occasion.

 

Parmi les acquisitions 2024