À l’occasion de son vingtième anniversaire, la Fondation Oskar Kokoschka dont le siège est au Musée Jenisch Vevey présente cet été un choix de soixante œuvres illustrant la relation intime de Kokoschka avec la musique et les musiciens les plus célèbres du XXe siècle. Dès 1909, l’artiste fréquente Arnold Schönberg dont les premières pièces de la période atonale expressionniste sont considérées comme le pendant musical de l’œuvre de jeunesse de Kokoschka. Parmi les amis du peintre figurent les compositeurs Anton von Webern et Alban Berg, le chef d’orchestre Wilhelm Furtwängler, les pianistes Sviatoslav Richter, Rudolf Serkin, le violoniste Yehudi Menuhin. En 1954 Kokoschka peint deux portraits du violoncelliste Pablo Casals dont l’un, propriété de la fondation, et l’autre provenant d’une collection particulière en Suisse, sont pour la première fois réunis dans cette exposition. Chef-d’œuvre de l’estampe expressionniste, la série lithographique Bachkantate (1916-1917) dans laquelle Kokoschka transpose librement le texte et la musique de la cantate de Bach O Ewigkeit, Du Donnerwort en images reflète sa passion dévorante pour Alma Mahler, jeune veuve de Gustav Mahler. Les projets pour les décors et costumes du Bal masqué de Verdi, créé à Florence en 1963, témoignent de ses talents de scénographe. Un carnet de croquis rassemblant des esquisses pour Fidelio de Beethoven, l’un des trésors de la fondation, vient confirmer cette fascination pour l’opéra. La suite de lithographies Le Concert (1920) et le tableau Le pouvoir de la musique II (1966-1976) du Kunsthaus de Zurich abordent enfin l’un des thèmes favoris de l’artiste : l’effet de la musique sur l’âme humaine.