À Vienne, les esprits s’ouvrent aux arts extrême-orientaux en 1873 avec l’Exposition universelle. En quelques décennies, on assiste à un véritable engouement, en particulier pour les estampes japonaises : c’est la « japomanie ». Le jeune Oskar Kokoschka (1886–1980), qui a soif de modes d’expression différents, est séduit lui aussi. Tôt déjà, il intègre avec beaucoup de porosité le nouveau vocabulaire formel. À Vienne, à Berlin et à Dresde, où il séjourne longuement en début de carrière, il a l’occasion de se familiariser avec d’importantes collections d’art asiatique. Kokoschka constituera ensuite son propre ensemble d’ukiyo-e, celui qui fait l’objet de cette exposition. Ces gravures, majoritairement réalisées autour de 1800, présentent d’indéniables qualités d’homogénéité et sont le fait des grands maîtres du tournant du XVIIIème et du XIXème siècle. Elles représentent des courtisanes, parfois aussi leurs prétendants, dans des scènes rapprochées qui mettent l’accent sur l’expression des visages et les coiffures élaborées.
Une exposition sous le commissariat d’Aglaja Kempf, conservatrice de la Fondation Oskar Kokoschka Créée en 1988, la Fondation Oskar Kokoschka est abritée au Musée Jenisch Vevey où un espace spécifique lui est dédié. Une exposition temporaire y est présentée chaque année.